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LIVRE : Air Vol de Geoffrey Fierens

capture-de28099c3a9cran-2014-11-09-c3a0-09-03-22Titre : Air Vol
Editions : Acrodacrolivres
Auteur : Geoffrey Fierens (Belgique)

Année : 2014
Nombre de pages : 372 pages
Genre : Drame / Aventure

Lu en février 2016

Ma note : ★★★☆☆

Pitch de Livraddict : Dans l’Afrique des années 50 encore dominée par le colonialisme, le jeune Paul perd son père dans de tragiques circonstances. Animé par une rage de vivre à toute épreuve, il mettra sur pied une entreprise dont les finalités dépasseront de très loin le cadre de sa propre vie. Commandant de bord sur la compagnie la plus originale qui soit, il trouvera le moyen de propulser un continent tout entier dans l’avenir.

Mon avis sur le livre :

– PARTENARIAT –
Ce livre m’a été proposé à lire par l’auteur

Le livre m’a été envoyé par l’auteur, que je tiens à remercier pour ce partenariat pour sa gentillesse. Il a été assez attentionné pour me glisser une petite lettre dans le livre pour me remercier d’avoir accepter de lire son livre. Ce n’est pas évident pour un auteur de laisser son ouvrage, son bébé au risque d’une critique, bonne comme négative. Je connais personnellement l’investissement que peut représenter l’écriture d’un livre et surtout son aboutissement, et rien que pour cela, l’auteur a tout mon respect. J’avoue que je ne sais pas pourquoi j’ai accepté ce partenariat en particulier, d’autant qu’on est très loin de mes lectures habituelles. Peut être avais-je senti qu’il y avait dans ce récit quelque chose qui me plairait.

Ma Lecture :  Avant de rentrer dans le vif du sujet, il y a un petit détail qui m’a déstabilisée tout du long : l’absence de chapitre et de découpage du livre. Malgré cela, le roman reste aéré par des sauts de paragraphes qui nous permettent à nous lecteurs, de passer d’une scène à l’autre.

Alors, globalement, j’ai eu des hauts et des bas avec ce livre. La première partie m’a posé quelques soucis, même si ici et là certains passages m’ont plu, tout comme toute l’enfance des protagonistes et leurs jeux avec leurs vélos, imaginant qu’il s’agissait d’avions de chasse ou de bombardiers. Ce moment-là est rondement bien mené car j’ai réussi à voir les avions à travers les mots alors qu’il ne s’agissait que de bicyclettes. J’ai beaucoup plus accroché à la seconde partie où l’on rencontre de nouveaux personnages, africains cette fois-ci qui vont développé Air Vol de leur côté, participant à l’essor économique du pays et du continent, laissant Paul et son histoire un peu derrière.

Le livre se lit très vite (je l’ai terminé en quelques jours alors qu’il me faut souvent un mois pour un livre de cette taille), sans doute à cause de la pagination avec des lettres et des interlignes très larges, mais je n’ai pas réussi à me plonger dans l’histoire dans la 1e partie, notamment à cause de la narration. Je n’ai pas réussi à me connecter avec les personnages principaux et ce qui leur arrivait. L’auteur écrit très bien, c’est fluide, imagé, avec un vocabulaire soigné, mais ce qui m’a cruellement fait défaut c’est que je n’ai ressenti aucun affect, aucune émotion véhiculée par les mots et les phrases. Pour moi, l’ouvrage souffre d’un syndrome plutôt répandu chez ceux qui se lancent dans l’écriture.

« Show, don’t tell » , ce conseil pour tous ceux qui veulent raconter des histoires.

Il faut faire ressentir les choses, montrer réellement que le personnage est triste par les gestes, par les situations, par ses sens, ne pas se contenter de dire qu’il est triste. Trop de fois j’ai eu cette impression que l’auteur nous racontait un événement, l’état d’âme des personnage, sans pour autant nous le faire ressentir. Comme si je restais à l’extérieur de l’histoire.

Voici un explicatif (en anglais malheureusement) pour illustrer mes dires :

L’univers : Le début du roman se déroule en Afrique Centrale au moment de la colonisation. On est loin de ma zone de confort puisque je lis très, très rarement des romans contemporains. J’aurai aimé savoir où, dans quel pays, dans quelle ville se passait l’histoire. Avoir plus de détails et non pas rester sur une Afrique d’image d’Epinal avec ses zèbres et ses antilopes, ses régimes politiques fluctuants et ses guerres civiles sans visage. D’autant que l’Afrique est vaste, c’est un continent aux mille visages et à la géographie variée, aux contextes géo-politiques tout aussi différents. Ici j’ai eu trop l’impression que l’on considérait l’Afrique comme un pays, ou comme un tout, et ça m’a dérangée.

Cela dit, la deuxième partie qui se passe de notre temps, mettant en scène une Afrique en plein boom technologique et en pleine expansion économique m’a beaucoup plu, notamment parce que c’est une vision de ce continent que je ne vois pas assez dans mes lectures.

Le roman tourne également autour de l’aviation et ravira les mordus de zinc, de bombardiers, et les amoureux d’avions de chasse. Moi je dois avouer que je n’y connais pas grand chose et que ce n’est pas quelque chose qui me fait rêver de base.

Les Personnages : Nous suivons l’évolution de Paul, petit garçon ayant grandi dans une famille aimante dans un pays d’Afrique dans les années 50. Nous allons le suivre sa vie durant, à travers toutes les épreuves qu’il va traverser. Le deuil, l’amour, l’amitié fraternelle, la guerre civile, etc. Nous croisons ses parents, son meilleur ami et voisin Louis ainsi que sa famille, les adultes de passage qui auront marqué son existence.
Pour les raisons évoquées plus haut, je me suis sentie complètement déconnectée des personnages, à part dans certains passages. Ce qui n’aide pas à s’identifier et vibrer pour eux et avec eux. C’était vraiment dommage.

L’intrigue : L’intrigue se concentre autour de Paul et de son désir de devenir pilote, héritage familial lourd à porter (son père était pilote dans l’armée et s’est crashé alors que Paul n’était qu’enfant). On nous dépeint une période de l’enfance dans une bulle enchantée, dans la bonne société expatriée et riche dans ce pays d’Afrique non identifié. Personnellement, j’ai toujours un peu de mal avec la période de la colonisation. Surtout lorsque le point de vue est du côté des personnages blancs, vivant dans leur bulle en pays colonisé et que le thème de la colonisation et de l’oppression est tout juste effleuré dans le livre.

Le ton / le style : Malgré une écriture fluide qu’on sent très travaillée, j’ai regretté que le roman ne contienne pas plus de dialogues. Je l’ai trouvé très avare en conversations entre personnages, ce qui aurait pu leur donner plus de vie et plus de consistance.


On aime : L’histoire d’amitié entre Paul et Louis qui est belle et pleine de nostalgie et de simplicité, les scènes d’imagination et de jeux entre enfants qui sont universelles. La vision du futur optimiste de l’Afrique dépeinte dans la deuxième partie. La gentillesse de l’auteur qui a été très attentionné et a glissé une petite lettre dans le livre.

On regrette : le côté « raconté » de tout le livre, ce qui a fait que je n’ai pas réussi à me connecter aux personnages.
Le cadre africain imprécis et vague qui ne m’a pas permis d’ancrer l’histoire dans un pays ou un contexte donné.

Conclusion : A tester si vous aimez les romans contemporains et si l’aviation vous passionne. Une lecture dont j’ai fini par apprécier certains aspects vers la fin.

Après, tout ceci n’est que mon avis et mon ressenti personnel et cela n’engage que moi. Je vous invite par exemple à voir aussi la chronique d’Eliot et ses Livres qui a un tout autre avis et qui de son côté a beaucoup aimé l’ouvrage.

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